Le daddy blues

Publié le par Claire Delune

Titre très optimiste non ? Voilà, aujourd'hui je vous livre mes sentiments sur ce qu'on peut appeler une déprime post-partum paternelle.
Avant la naissance de Rosalie, l'Homme avait prévenu son supérieur que dès la petite née, il prenait ses jours de congé légaux (soit 3+11 jours) + une semaine de congé pour bien en profiter. Avec le recul, nous sommes tous les deux d'accord pour dire que ce n'était pas une bonne idée.

En effet, les trois premières semaines de sa vie, Rosalie était très maman (normal pour un bébé de cet âge). Elle dormait, tétait, redormait, retétait... Les phases d'éveil étaient plutôt rares et du coup l'Homme n'a pas forcément beaucoup profité de sa fille. Il était plutôt triste de ça, surtout qu'il n'arrivait pas à l'apaiser quand elle pleurait.

A la fin de ces trois semaines, l'Homme a repris le travail. En même temps, Rosalie a commencé à faire des pleurs de décharge TOUS les soirs à la même heure soir 19h pétantes (et quand je dis pétantes c'est pas une blague). Soit une demi-heure après que l'Homme rentre du travail.
Je vous laisse imaginer le jeune papa, rentrant d'une journée de boulot, fatigué, qui se retrouve face à un bébé hurlant, un appart en bazar (bébé glue et je n'avais pas encore découvert le portage) et une femme en mode zombie.
A ajouter à ça que Rosalie sentait sans doute le stress de son papa et qu'elle pleurait dès qu'elle était dans ses bras.

La situation a mis longtemps à se débloquer. L'Homme était grincheux, il avait du mal avec les réveils nocturnes, était frustré de ne pas pouvoir s'occuper de sa fille. La seule chose qu'il faisait (et encore pas en entier) c'était le bain. L'allaitement n'a pas non plus aidé.
En réalité, l'Homme n'imaginait absolument pas (n'ayant aucun exemple dans son entourage) à quoi ressemblait un nouveau-né. Il s'attendait à pouvoir tout de suite intéragir avec elle, la prendre dans ses bras, jouer avec elle... A la place du bébé qu'on voit dans les pubs, il a eu une petite poupée qui ne voulait que sa maman quand elle était éveillée, hurlait pendant 1h le soir (avant l'arrivée du sling), constamment accrochée au sein.

Et moi, j'étais entre les deux. Occupée par mon bébé, j'ai négligé mon couple. L'Homme avait l'habitude d'être mon bébé, que je m'occupe de lui, que l'appartement soit rangé et le repas prêt, et là tout partait dans tous les sens.
Je ne savais pas quoi faire pour que l'Homme se sente mieux, je lui proposais de promener sa fille, de la prendre dans ses bras, mais il refusait, de peur qu'elle ne pleure. Je me sentais coupable d'allaiter et de le priver d'un moment avec sa fille. Je me débattais moi-même avec un baby-blues causé par mon manque de confiance en moi.

Sa relation avec sa fille, l'Homme l'a construite trèèèès progressivement. Rosalie est un bébé à maman, même encore aujourd'hui et elle tient toujours à ce que sa maman soit dans les parages, même si elle accepte de jouer avec son papa. Petit à petit, ils se sont apprivoiser, l'Homme a appris à gérer les pleurs de sa fille, chose qu'il n'arrivait pas du tout à faire au début.
Aujourd'hui, quand Rosalie voit son papa rentrer le soir, elle sourit jusqu'aux oreilles, elle tape des jambes, elle est heureuse.
L'Homme lui a compris que, si Rosalie pleurait dans ses bras, ce n'était pas contre lui. C'est juste qu'elle est accro à sa maman.
Par contre, le petit deuxième attendra que l'Homme ait digéré ces trois premiers mois "horribles" selon lui.

Le daddy blues

Publié dans Bébé, Paternité, Papa

Commenter cet article